Cristina Muñoz
La famille de Billy Gómez à Matituy

Billy, Doralia, Neimar et Junior ont été une des premières familles paysannes à cultiver des tomates dans la région de Matituy (département de Nariño). Ils cultivaient des tomates hybrides et utilisait tout le paquet technologique qui accompagne cette culture : agro-chimiques et autres substances toxiques. Billy souffrait de migraines chroniques. Son beau-père sortait de leur serre a moitié paralysé. Billy et sa famille étaient ruinés, malades et fatigués de l’agriculture qu’ils pratiquaient.

Dans le cadre du projet des bibliothèques à La Florida, ils ont participé aux ateliers d’agroécologie et lorsque nous avons commencé à expérimenter ces techniques sur la parcelle expérimentale communautaire à Matituy, Billy s’est investi pour comprendre cette nouvelle méthodologie et il a pu constater ses résultats.

C’est ainsi qu’ils ont commencé à travailler sans agrochimie. Ils n’ont pas fait de transition. Ils ont tout changé du jour au lendemain, radicalement. Aujourd’hui, ils travaillent sans relâche et expérimentent sur leur terrain, semant plusieurs variétés de tomates, reproduisant des semences de variété locales, puis d’autres espèces de plantes (aubergines, choux, salades, haricots verts…). Même le café qu’ils ont semé sur une partie de leur terrain est totalement bio.
Ils nous ont confié vouloir faire de leur ferme une ferme-école, pour enseigner aux autres paysans de la région tout ce qu’ils ont appris, et démontrer que c’est possible de cultiver sans agrochimie.
Les enfants de Billy, Neimar (7 ans) et Junior (18 ans) ont appris au cours de ces 2 dernières années à aimer le travail à la campagne. Neimar ne mange plus de chips « parce qu’elles ne sont pas bio », et Junior veut étudier l’agroécologie.
Ils sont membres actifs de La Tulpa : Billy accueille des groupes qui viennent lui rendre visite depuis la ville de Pasto pour les sensibiliser aux bien-faits de l’agriculture bio et les inviter à s’impliquer davantage dans cette chaîne producteur-consommateur. Il conseille désormais d’autres familles paysannes sur les techniques agro-écologiques. Doralia pour sa part, s’occupe de la préparation et de la vente de paniers à la ville de Pasto tous les week-ends.

La Tulpa a changé leur vie et même s’il y a encore du chemin à faire et des problèmes à surmonter, ils savent qu’il existe une manière de faire plus respectueuse de leur santé et de l’environnement.

Pour en savoir plus sur ce projet: